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Exemple d’un lien municipalité – secteur protégé (non encore validé)

depuis le jeudi 19 octobre 2006
Bernard MARCHANDAN | Conseiller municipal de Clichy-la-Garenne

J'ai la lourde tâche sur la ville de Clichy de représenter monsieur Gilles Catoire, Maire de Clichy la Garenne, qui s'excuse de ne pouvoir honorer l'invitation qui lui a été faite pour raison de déplacement. Monsieur Catoire m'a chargé de le représenter ici, en ma qualité de conseiller municipal en charge de toutes les questions touchant au handicap.

De profession j'étais infirmier et surveillant de soins à l'hôpital Beaujon. Je sais donc que les étiquettes politiques, dans le handicap ou la maladie, se laissent de côté.

J'en viens donc à ma qualité de conseiller municipal délégué aux personnes handicapées et à la notion de partenariat avec le secteur du travail protégé qui me tient beaucoup à cœur. Et c'est aussi un domaine que la ville de Clichy entend fortement développer.

Historiquement les municipalités sont naturellement partenaires des CAT implantés sur leurs communes. Pour autant nous devons tendre à professionnaliser encore la nature de nos rapports avec les établissements de travail protégé en passant de véritables conventions qui déterminent le sens de nos actions mutuelles.

La loi 2005-102, comme il l'a été rappelé, vient renforcer les obligations des collectivités au regard de l'intégration des personnes handicapées. Nous avons fortement conscience que le CAT est à la fois une structure de mise au travail et une structure médico-sociale. Il est un lieu où les personnes handicapées exercent une activité professionnelle et ont une vie sociale grâce à une structure et des conditions de travail aménagées. Les CAT permettent enfin à la personne qui a manifesté des capacités suffisantes, de quitter le centre et d'accéder au milieu ordinaire de travail ou à un atelier protégé.

Le CAT des Bouleaux à Clichy accueille 92 travailleurs handicapés et celui du Castel à Gennevilliers 49. Ils sont tous deux gérés par l'APEI de la boucle de la Seine.

La ville de Clichy est en dynamique de signature d'une convention partenariat afin d'être adhérente du Club Partenaire de l'Esat des Bouleaux tout en respectant la réglementation propre aux procédures de passation de marchés publics.

Cette convention vise à :

  • Mieux répertorier les besoins du CAT et ceux de la mairie.
  • Améliorer nos procédures de travail collaboratif
  • Etendre nos actions à des domaines relevant certes du domaine économique mais relevant aussi de l'action sociale et de la communication.

Il est en effet important pour une municipalité de valoriser le droit à la différence, l'exigence de tolérance, l'impératif de reconnaître à chacun sa place et ses talents et de compenser les difficultés en adaptant l'environnement urbain de travail.

Avec le CAT les Bouleaux, la ville de Clichy a renforcé le niveau de la sous-traitance en espaces verts et envisagé des journées de formation communes aux agents et aux travailleurs handicapés en horticulture. Nous avons déporté une partie du traitement de l'envoi de notre courrier et de la réalisation des travaux de reprographie. Nous envisageons de confier à la blanchisserie le traitement du linge de plusieurs de nos services et nous faisons appel à l'atelier traiteur du Castel pour nos manifestations.

Un vrai travail de partenariat s'est établi avec la mission Handicap de la ville de Clichy :

- Réservation des salles nécessaires aux nombreuses activités sportives et culturelles mises en place par le CAT
- Mise à disposition d'un terrain de foot pour les entraînements de l'équipe du CAT
- Mise à disposition d'une salle de répétition au théâtre Rutebeuf pour que la compagnie du CAT puisse préparer son prochain spectacle
- Mise à disposition du théâtre et de toute l'équipe technique pour la représentation
- Mise à disposition de salles pour les ateliers d'arts plastiques et d'éveil en motricité

La proximité du CAT avec les infrastructures de la ville facilite l'intégration sociale des personnes handicapées et normalise, ou plutôt banalise les rapports entre personnes valides et personnes handicapées. Ainsi les différences s'estompent et les richesses mutuelles apparaissent.

Qu'est-ce que s'engager dans une démarche de partenariat avec le SAT ? Comment le partenariat se met en place ? Sur quelle durée ? D'abord, il faut bien connaître ce que font les SAT, leurs réseaux et modes d'organisation et de fonctionnement. De même il faut connaître les enjeux au niveau du service achat marché des collectivités. Etre partenaire ne signifie par pour autant sacrifier la mise en concurrence. Il faut déterminer les marchés réservés au secteur protégé en organisant une concurrence saine qui rend le travail plus intéressant pour les travailleurs handicapés au niveau de l'aspect pédagogique. Un marché a été passé en bonne et due forme avec l'entreprise des espaces verts des berges de Seine, et un autre est en projet pour la mise sous pli d'envois en nombre dans le domaine de la communication et de la direction des ressources humaines.

L'engagement de la ville se fait dans plusieurs domaines :

  • Convention avec l'OPHLM pour faciliter le logement des travailleurs handicapés et réduire les délais d'attente pour accéder au logement.
  • Marché sur la réalisation des cocktails
  • Contrat sur la gravure des plaques pour les boîtes aux lettres des résidences de l'Office HLM,
  • Proposition de stages par la DRH aux travailleurs handicapés dans les services de la ville : blanchisserie, reprographie pour une insertion progressive dans le milieu ordinaire du travail.
  • Placement et suivi de travailleurs handicapés de Clichy orientés par la CDAPH vers le milieu protégé.

Je terminerai mon discours en rendant un hommage à tous les acteurs de ce partenariat, et plus particulièrement à monsieur Clémendot et son équipe qui pilotent toutes ces actions. Je tiens aussi à souligner la remarquable intégration du CAT les Bouleaux dans le tissu économique de la ville. Il a su s'adapter à l'évolution économique par une organisation adéquate. Malgré des marchés commerciaux et des donneurs d'ordre exigeants, il a su concilier l'économie et le médico-social pour le mieux être des travailleurs handicapés qui donnent le meilleur d'eux-mêmes dans ce dispositif et je les en félicite.

Est-ce que cette nouvelle loi, qui oblige la fonction publique à s'engager plus, va donner un élan à la fonction publique ?

Si je réponds, ce ne sera pas le politique mais l'être humain de part ma formation et mon métier.

C'est quand même dommage qu'il faille attendre des lois, quand sur notre terre chacun vit une certaine différence, soit par une maladie ou par un handicap.

J'aurais aimé que cette loi n'existe pas. Je voudrais qu'on apprenne un peu dans notre pays à dire qu'on est tous les mêmes, tous semblables et je voudrais qu'on ne parle plus de ce mot handicapé. Pour répondre à votre question, oui la loi force la fonction publique à s'engager plus, mais malheureusement fallait-il attendre qu'il y ait cette obligation de 6% pour embaucher les personnes handicapées ?


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