Le Groupe SOS fait primer son impact social : Exemple de collaboration avec l’EA Blanchisserie Industrielle la Fensch
Le Groupe SOS, véritable leader de l’entrepreneuriat social, joue la carte de l’exemplarité en matière de développement durable et donc de recours au secteur adapté et protégé. Le groupe a ainsi mis en place un contrat cadre de blanchisserie avec plusieurs établissements dont celui de la Fensch en Moselle. Partenariat historique, approche professionnelle, personnalisée et grande adaptabilité sont autant d’atouts que le groupe reconnaît à l’EA comme lui ayant permis de tirer son épingle du jeu dans un contexte de concurrence féroce.
Santé, médico-social, jeunesse, emploi ou encore solidarités, ... Le Groupe SOS regroupe une cinquantaine d’entités juridiques qui gèrent elles-mêmes plus de 300 établissements en France autour de ces domaines d’intervention. Avec un slogan qui affiche haut les couleurs de l’entrepreneuriat social (« l’efficacité économique au service de l’intérêt général ») le groupe se devait d’attester de son propre impact social. Ainsi, Yann Auger, directeur du développement durable et des achats du Groupe SOS, explique que dans le choix des prestataires, « la démarche développement durable pèse pour 30%, ce qui assure au secteur adapté et protégé un bon classement. Qualité et prix pèsent quant à eux respectivement pour 30 et 40% de la note. Dans la limite d’un tarif conforme à nos budgets, nous privilégions l’impact social à l’argument économique» ajoute-t-il. Démarche proactive, partenariat avec le Réseau Gesat, communication interne, … L’image du groupe est en jeu. »
C’est dans cette logique qu’a été lancée une consultation pour la gestion du linge dans une cinquantaine d’établissements médico-sociaux et de santé que gère le Groupe SOS dans toute la France. « Cela correspondait à des volumes et des enjeux très importants au niveau du groupe », résume Yann Auger. Plusieurs structures répondent présentes. Au final, le lot est séparé entre un ESAT (Les Ateliers du Val d’Argent à Argenteuil), une EA (la Fensch à Thionville) et un prestataire national issu du secteur ordinaire. « Il aurait été infiniment plus simple de travailler uniquement avec notre prestataire national », avoue Yann Auger et pourtant le groupe prend le pari de recourir au secteur.
Il faut dire qu’en ce qui concerne l’EA la Fensch par exemple, les pratiques sont déjà bien rodées. L’EA travaille depuis plusieurs décennies avec les établissements de l’association ALPHA Santé qui a rejoint le Groupe SOS en 2012. Et si ce partenariat est historique, c’est qu’il est le fruit d’une étroite coopération. L’EA a su être à l’écoute et faire évoluer ses pratiques face aux demandes des établissements : gestion du linge plat puis du linge personnel des résidents par exemple, ou encore « adaptation à l’évolution des normes d’hygiène et certifications sanitaires auxquelles nous sommes très attentifs », explique Philippe Bello, directeur de l’Hôpital gériatrique le KEM à Thionville, qui travaille avec la Fensch. « Aujourd’hui nous avons une réelle augmentation des exigences vis-à-vis de nos partenaires en termes de qualité, de contrôle ou de traçabilité, ajoute Christian Kratz, directeur des établissements Groupe SOS Seniors, l’argument de la poursuite d’un partenariat historique n’est plus suffisant », précise-t-il. Renforcement des contrôles en bout de chaîne, amélioration de la traçabilité, des circuits et du tri, identification du linge par code barre ou encore présence de l’EA lors de divers conseils et comités. La Fensch a su comprendre les besoins des établissements comme des familles en multipliant les actions d’amélioration pour finalement « tendre vers le zéro défaut, vers une qualité optimale des prestations rendues», résume Christian Kratz.
Une situation qui reste, selon Yann Auger, plus ou moins subie, puisque « dans la mesure où nous sommes un client important pour cette EA, nous sommes certains d’être entendus ». Dans un contexte de concurrence accrue, le secteur du travail protégé et adapté n’aurait donc qu’une seule carte à jouer, celle de la proximité, de l’adaptabilité et de la personnalisation. Des atouts qui, s’ils pèsent encore aujourd’hui, ne sont pas immuables. « Le surcoût des ESAT et EA va devoir rester acceptable face à la très sévère concurrence des trois ou quatre grands prestataires nationaux du secteur ordinaire et leurs prix très attractifs, explique Yann Auger, charge à eux de continuer à nous convaincre lors des prochaines consultations ».