Air France, La capacité à se réinventer
Après plus de 10 ans de collaboration avec les entreprises du secteur protégé et adapté, l’ensemble des prestations a donné satisfaction. « Ce n’est pas que du commerce ! », rappelle Daniel Merlin, chargé de l’achat auprès du secteur protégé et adapté au sein d’Air France. Il y a avant tout une démarche humaine à établir dans la durée. »
L’aventure débute lorsque Asnières Industrie Adaptée (AIA), entreprise adaptée située dans les Hauts-de-Seine, accepte une proposition faite par Air France. La compagnie souhaitait confier une partie de la blanchisserie de son linge de bord à un établissement du secteur protégé ou adapté. De son côté, AIA cherchait une solution à la morosité du secteur du câblage automobile. Ils se lancent alors dans une démarche de partenariat, afin d’accompagner la diversification des activités de l’entreprise adaptée.
«L’activité a démarré en janvier dernier, raconte Daniel Merlin. À l’heure actuelle, ils assurent le nettoyage des nappes et des serviettes. La montée en puissance se fera progressivement. D’ici deux ans, l’EA traitera entre 70 et 80 % du linge de bord pour le site de Roissy. Cela représente 8 à 9 tonnes par jour, en moyenne.» Des produits essentiellement destinés aux passagers des « Business et First ». Une “EA première classe” en quelque sorte.
Au regard de l’importance des volumes traités, M. Merlin souligne la difficulté de ce projet, impossible à mener sans une réelle logique de partenariat, définie dès l’élaboration du projet.
L’entreprise adaptée présentait de plus un certain nombre d’avantages. Certifiée ISO, elle avait stabilisé ses processus de travail. Et possédait des locaux de plus de 2 500 mètres carrés. Air France s’associe donc financièrement au développement industriel, alors que l’ancien fournisseur de blanchisserie assure la continuité logistique de l’activité.
Avec cette nouvelle unité de production, créée de toutes pièces, l’entreprise adaptée d’Asnières a échappé au déclin et connaît même une réelle croissance. Une cinquantaine d’embauches sont prévues d’ici à 2009, pour un effectif global de 100 personnes. « Si cette diversification des activités n’avait pas eu lieu, en 2008, ils auraient dû licencier », assure M. Merlin.
Si l’on demande à Daniel Merlin la qualité la plus fréquemment constatée au sein des ESAT & EA, sa réponse est claire : « Ils nous offrent la même prestation qu’une entreprise ordinaire. Ce sont des professionnels. » Enrichie par une démarche de partenariat. « S’ils n’ont pas certaines compétences, nous les aiderons à les acquérir. »
Air France innove aussi au travers de sa collaboration avec les ESAT. Leur fournisseur de façonnage des cartons poubelles sous-traitait le marché à huit ESAT différents. « Désormais, nous fonctionnons directement avec les ESAT au travers d’un Groupe-ment Momentané d’Entreprises. Nous avons inversé le contrat. » L’un des établissements s’est établi comme interlocuteur unique auprès d’Air France et coordonne l’ensemble avec les sept autres ESAT. « Et ils assurent eux-mêmes la livraison. En un an, nous n’avons eu aucun souci. »