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Quand des fraises donnent la banane aux travailleurs de l’ESAT du Razes !

L’ESAT du Razes situé à Nailloux en Haute Garonne a un agrément pour 55  personnes reconnues travailleurs handicapés. L'ESAT réalise depuis 2014, l'entretien et la récolte d'un potager sur le toit de la Clinique Pasteur.

Entretien avec Mme DUCES, cheffe d'exploitation à l'ESAT du Razes.

©Clinique Pasteur©Clinique Pasteur

Pourriez-vous nous présenter les activités actuelles de votre ESAT ?

A l'origine, l’ESAT proposait plusieurs activités à vocation agricole dont le maraîchage. Depuis, nous avons élargi notre offre. Nous avons ouvert une auberge qui propose une restauration traditionnelle; Elle est ouverte au public tous les jours de la semaine. Nous assurons en parallèle un service de liaison froide pour les travailleurs, salariés et résidents du foyer d'hebergement. 

Nous avons un abattoir dans lequel nous travaillons principalement la viande de poulet dans une logique de circuit court. Nous réalisons cette prestation pour des éleveurs locaux et nous avons également ouvert une conserverie qui nous permet de transformer et de conditionner notre production de légumes, des canards gras et de la volaille.

Enfin, plus traditionnellement, l’ESAT propose des services d'entretien d'espaces verts.

Pourquoi avoir développé une activité maraîchage ?

Pour nous, le maraîchage était au départ un outil de réadaptation professionnelle. C’est une activité sur laquelle on peut différencier les rythmes de travail. Cela permettait de s’adapter à des profils de travailleurs plus ou moins en difficulté et de les préparer à s’inscrire dans une démarche professionnelle durable et pérenne. Construite comme activité de soutien pour rentrer dans une démarche de travail, elle a aujourd’hui évolué pour devenir une activité de production.

Votre ESAT assure l’entretien d’un potager sur le toit de la clinique Pasteur, située à Toulouse. Comment s’est développé ce partenariat ?

En juin 2014, la Clinique Pasteur a inauguré un potager installé sur son toit. Ce projet a été créé en partenariat avec Macadam Garden, une start-up toulousaine. Annuellement ce sont près de 200 jardinières et 1 800 plants biologiques de fruits, légumes, aromates et fleurs comestibles qui participent à la biodiversité locale. La production est assez variée : il y a des haricots, des tomates, des courgettes, des poivrons, des piments, des fraises, des framboises, des plantes aromatiques,… C’est un partenariat constructif autour d’un enjeu de consommation locale et responsable.

Nous travaillons en collaboration  avec cette start-up : l'équipe de Macadam Garden fait les plans de production, plante et réalise l’irrigation. L’équipe de l’ESAT, composée d’un moniteur et de 3 à 4 travailleurs, assure l’entretien et la récolte. Dernièrement, nous avons également réalisé une prestation de remise en état de tous les conteneurs en vue des prochaines plantations.

Quel est le volume de la production récoltée dans ce potager ? Permet-elle d’atteindre une forme d’auto-suffisance alimentaire pour la clinique ?

Ce n’est pas une recherche d’auto-suffisance pour la clinique, toutefois, la production est assez importante pour couvrir une partie des besoins de la cuisine sur certains fruits et légumes. La démarche s’inscrit dans la politique RSE de l’établissement de santé et de sa volonté de prendre soins de ses patients en proposant une offre de restauration en circuits courts et en intégrant les acteurs économiques et associatifs locaux. Cet engagement se traduit directement dans l’assiette. C’est vraiment le bol de fraises récoltées au jardin qui sera servi à un patient accompagné en soins palliatifs, ce qui renvoie aux notions de plaisir et de qualité : les travailleurs de l'ESAT sont fiers de participer au bien être des patients.

©Clinique Pasteur
©Clinique Pasteur

Réalisez-vous d’autres prestations pour la clinique ?

Oui, comme nous avons notre propre maraîcher : nous leur livrons régulièrement des légumes issus de notre production. Nous réalisons également une activité de conditionnement de légumes issus de notre production ou des légumes que nous achetons, ce qui représente 200 à 300 kg de fruits et légumes par semaine. Nous leur proposons aussi des fruits transformés, comme par exemple de la compote qu’ils proposent directement dans leurs menus.

Nous avons également deux personnes qui réalisent des missions en autonomie : une en tant que commis de cuisine et une en tant qu'agent d'entretien d'espaces verts. Il y a une réelle volonté d’intégration. Les personnes qui interviennent à la clinique travaillent en collaboration avec le personnel de la clinique avec qui ils partagent le repas du midi. C’est vraiment une relation de partenariat.                                                                                                                                              

Et cette collaboration ne s’arrête pas là, nous avons eu l’occasion de rencontrer Cler Verts, le prestataire qui traite par compostage les déchets organiques du restaurant d’entreprise de la clinique. Nos échanges ont donné naissance à une belle collaboration. Cler Verts nous livre aujourd’hui l’intégralité du compost produit par les déchets organiques de la clinique soit environ 10 tonnes certifiés ECOCERT ; compost que nous utilisons pour notre production maraîchère. C’est un véritable cercle vertueux limitant le gaspillage de ressources et notre impact environnemental.

Votre production est certifiée EcoCert, qu’est ce qui a motivé cette labellisation ?

C’était pour nous, l’objectif de nous inscrire dans une démarche RSE qui respecte la santé des travailleurs au regard des risques majeurs que peut entraîner l’utilisation de produits pesticides.

Par aillieurs, nous observons une réelle attente sur ce marché, notre production a doublé entre 2016 et 2017. Nous avons actuellement 3 serres et nous envisageons d’en ouvrir une 4ème serre.

Qui sont vos principaux clients ?

Nous fournissons notre auberge en produits frais et la clinique Pasteur pour leurs besoins en légumes depuis une dizaine d’années. Nous distribuons également nos produits dans des magasins locaux et auprès de l’enseigne Biocoop.

Nous avons également une clientèle de particuliers à qui nous proposons des paniers bio : la préparation des paniers est réalisée par les travailleurs, le client vient sur site récupérer son panier en toute autonomie. Le dispositif est en auto-gestion.

Notre objectif est de créer des partenariats locaux et d’être en synergie avec les différents acteurs du territoire. C’est vraiment le principe de réciprocité et de l’économie circulaire que nous souhaitons développer et enrichir au fil de nos rencontres et des collaborations que nous menons.

Quels sont vos projets à venir ?

Nous souhaitons continuer à développer l’activité maraîchère sur notre territoire avec des partenariats solides. Le fait d’avoir une conserverie nous permet de traiter notre production. Nous sommes également en train de conclure un partenariat avec la Maison Nougaro pour leur fournir des conserves de légumes (des soupes, de la ratatouille, des légumes marinés, etc.). 

Notre volonté est de permettre à nos produits de passer entre les mains de l’ensemble des travailleurs sur toute la chaîne, de la production au conditionnement.

Aujourd’hui nous accompagnons les travailleurs dans la reconnaissance des acquis de leur expérience sur le poste d’ouvrier de production horticole. Notre objectif à terme est de développer la sortie des personnes en situation de handicap en renforçant les prestations de service et les mises à disposition.


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