Portrait de Sandra MALESCOT, responsable de Byron Bay
Cet été, découvrez l’interview de la fondatrice de l'entreprise adaptée Byron Bay située à Lyon.
Byron Bay, qui se cache derrière ce nom ?
Une agence de communication, la première et la seule en Rhône-Alpes à avoir obtenu l’agrément d’entreprise adaptée auprès de la Direccte de Lyon. Elle a été créée il y a presque un an.
Quelles ont été vos motivations pour créer Byron Bay ?
L’idée m’est venue au cours de mon parcours professionnel.
Ayant toujours eu des postes en marketing, en communication et en management, et travaillant pour une grande entreprise depuis plusieurs années, j’ai commencé à m’interroger sur la place de l'humain dans mon quotidien. Ma vie professionnelle me semblait perdre de son sens et des évenements de ma vie privée ont accéléré ces questionnements.
J’avais la possibilité de changer de fonction tous les trois ans, j'ai alors demandé à travailler dans les ressources humaines et le poste de responsable de la mission handicap France m'a été proposé. Je ne connaissais pas ce milieu, si ce n'est par mon grand-père qui était non-voyant et par un proche paraplégique. J'ai donc accepté et ce fut une révélation : j'avais enfin trouvé ma voie.
Dans la cadre de ma nouvelle fonction, j'ai participé à un salon dédié uniquement à l’emploi des personnes en situation de handicap. Juste avant la fermeture, un homme s'est installé en face de moi, accompagné d'un interprète en langue des signes et m'a tendu son CV. Il était graphiste et recherchait désespérément à ce qu'on lui fasse confiance. Malgré la motivation que je voyais à travers l’expression de ses yeux, je n'avais pas de poste à lui proposer. Cette rencontre a été l’élément déclencheur d’une grande réflexion. J’ai décidé de créer une agence de communication où je réserverais tous les postes à des personnes en situation de handicap.
Est-ce compliqué de créer une entreprise adaptée ?
Cela dépend des régions. En Rhône-Alpes, la personne qui validait les dossiers à la Direccte de Lyon était très professionnelle et a analysé chaque détail de mon dossier tant sur le financier qu’humain. Elle voulait s’assurer qu’il s’agissait d’un vrai projet social et connaître la personnalité du porteur de projet. Ainsi, après deux contacts téléphoniques très ciblés, un premier rendez-vous a eu lieu au cours duquel elle m’a posé énormément de questions sur le pourquoi du projet, mes motivations, les compétences et les débouchés envisagés. Il m'a fallu 9 mois pour finalement obtenir l’agrément.
Après l'obtention de l'agrément en 2014, comment se sont passés les premiers mois dans le secteur du travail adapté ? Comment avez-vous réussi à vous faire connaitre ?
J’ai prospecté, en amont de mon agrément, pendant plusieurs mois avant l’ouverture de Byron bay. L’Agefiph a été le premier client à nous faire confiance : nous avons réalisé son catalogue de formation, dédié aux professionnels de l’insertion des personnes en situation de handicap et qui fut distribué sur l'ensemble du territoire. Ce premier contrat nous a permis d'ouvrir des portes et d’autres signatures ont suivi.
Lors de mes prises de contact avec des représentants du secteur, j'ai rencontré Marion Baud du Réseau Gesat qui m'a proposé de participer à un salon organisé par l'association, en partenariat avec la Mairie de Lyon. Ce salon m'a alors permis d'entrer en relation avec différentes structures privées et publiques pour leur parler de Byron Bay et de ses activités.
Pour faire connaître mon agence, il n’y a pas de secret : il faut prospecter sans cesse. J'ai également rencontré divers acteurs du handicap présents en Rhône-Alpes et j’ai envoyé des e-mailing auprès des entreprises de la région.
Enfin, au début du printemps, j'ai participé à une matinale technique également organisée par le Réseau Gesat. Ce fut un rendez-vous important car j'ai pu présenter mon entreprise aux acheteurs, leur montrer notre savoir-faire et les rassurer sur leurs préjugés concernant les délais et les prix pratiqués.
Sur quels champs professionnels intervient Byron Bay ?
L’Agence intervient dans trois domaines : le "print", le "digital" et la rédaction. Le premier concerne l’élaboration de supports de communication pouvant être imprimés tels que des plaquettes, des flyers, des kakémonos, des affiches, des catalogues, des logos, etc. Le second consiste à créer des sites web, des e-cartes de vœux, des bannières et à faire du community management. Enfin, le troisième domaine se rapporte à la rédaction d’articles de presse, de rapports d’activité, de textes pour des plaquettes, etc.
Vous avez utilisé le terme "community management", pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Il s’agit d’une activité très particulière et novatrice consistant à créer et animer des pages sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Google +. Le client nous délègue alors la gestion de ses comptes afin d’y mettre des actualités (sur ses produits par exemple), d'échanger avec des internautes ou encore de réagir à des rumeurs appelées "bad buzz" ; ce qui inclut aussi une veille quotidienne sur internet les concernant.
Cette activité est en plein essor et nous sommes la seule EA à la proposer en France. Les grands comptes et les PME commencent en effet sérieusement à s'y intéresser, à l’image du groupe Lagardère qui nous a commandé la création d'un logo pour l’une de ses filiales et nous a également demandé d'être son community manager.
Dernière question, vous parliez de votre souhait de n’embaucher que des salariés en situation de handicap, où en êtes-vous dix mois après vos débuts ?
J'ai embauché deux personnes en CDI, deux graphistes print et multimédia avec pour chacun une spécialité : Alice, artiste dans l'âme, a une vraie « patte » en illustration et en dessin, et Fabien quant à lui, maitrise l’univers digital. Nous travaillons pour l’instant essentiellement en Rhône-Alpes et aussi un peu en Midi-Pyrénées et sur Paris mais nous pouvons répondre à toutes les demandes.
Pour en savoir plus : www.byronbaycommunication.com