Les établissements de Noël
Les périodes de fêtes approchent, chacun fait ses emplettes, cherche le cadeau plaisir à déposer sous le sapin. Nous en avons profité pour mener notre petite enquête auprès d’établissements du secteur protégé et adapté impliqués à différents niveaux dans cette période festive.
Noël et ses sapins décorés
Emilie ARONDEL, directrice-adjointe du complexe ESAT des Ateliers de l’Ondaine (ADAPEI de la Loire) se sent concernée et elle nous explique pourquoi :
Quel fut le déclencheur pour la mise en place de cette activité ?
Le groupe Orange avec lequel nous travaillons en local, nous a demandé l’année dernière si nous pouvions installer et décorer des sapins de Noël pour quatre de leurs sites habités stéphanois et roannais. Nous nous sommes donc rapprochés d’un producteur local que nous connaissions pour la mise en place de cette activité en imaginant deux configurations, une livraison soit par notre partenaire soit par nos soins, selon la situation géographique.
Devant l’accueil favorable des sites, Orange a renouvelé cette année l’opération sur un nombre de lieux plus importants. Cette montée en charge nous a permis d’intégrer des établissements de l’Adapei de Haute-Loire pour répondre à ces nouvelles demandes sur des points situés dans leur département.
Combien de travailleurs interviennent sur cette activité et comment les avez-vous choisis?
Nous avons constitué une équipe de quatre travailleurs en privilégiant en premier lieu du personnel qui était déjà intervenu sur les sites d’Orange, puis nous avons complété ces équipes avec des personnes provenant de l’atelier conditionnement. Cette démarche revêt un double objectif : inclure des travailleurs avec des aptitudes limitées et leur permettre une ouverture sur un environnement différent de l’ESAT.
Proposez-vous un choix important de sapins ?
Les propositions sont assez nombreuses, allant du petit sapin de 40 cm que l’on pose sur une table ou une borne d’accueil, jusqu’à des sapins de plusieurs mètres de hauteur. Nous pouvons aussi en assurer la décoration. Evidemment les boules de Noël et autres guirlandes ne sont pas fabriquées par notre établissement. En revanche, nous créons en s'appuyant sur nos ateliers de soutien, des décorations peintes à la main selon la charte graphique du client (avec respect du code couleur par exemple).
Est-ce une activité qui plaît à vos travailleurs ?
Bien sûr ! Elle leur permet une ouverture sur le monde extérieur, ils se déplacent dans des lieux de passage, nouent des relations agréables avec le personnel des boutiques, le tout dans un cadre festif et positif.
Une activité relativement nouvelle destinée à se perpétuer ?
Bien entendu, nous espérons développer cette activité dans les années à venir.
Sous le sapin, chacun cherche son cadeau
Un petit sac en bandoulière conçu par un établissement du secteur protégé peut y trouver sa place ! Gilles LEBRAS, directeur de l’Esat Armor de St Malo, dont l’atelier maroquinerie fabrique des sacs en recyclant des bâches publicitaires, nous en dit un peu plus.
Comment a débuté l’histoire ?
Il y a quelques années, une entreprise est venue nous voir en nous demandant s’il était possible de créer des sacs à partir de bâches publicitaires. Nous avons alors saisi cette opportunité pour valoriser notre savoir-faire en maroquinerie et diversifier nos activités, en les inscrivant dans un cadre de développement durable.
Ce sont des articles que vous créez ?
Oui, nous créons des modèles originaux et uniques à partir des bâches fournies par nos clients. Cette année, nous avons par exemple travaillé avec Orange et Mac Donald dans le cadre du salon Handi-Market à Rennes.
En 2014, nous avons également créé notre propre marque et exposé nos produits dans le village d’arrivée de la route du Rhum, et les retours furent très positifs.
Avez-vous communiqué autour de votre savoir-faire ?
Nous menons des campagnes de communication à travers la presse régionale pour informer nos différents clients : entreprises, jeunes créateurs, mais aussi particuliers. Nous l’avons notamment fait à l’occasion de l’ouverture de notre magasin d’usine.
Combien de travailleurs sont concernées par cette activité ?
Nous avons vingt six travailleurs sur l’atelier maroquinerie. Cependant, les commandes étant fluctuantes, ce n’est pas simple à gérer.
Nous constatons une évolution de l’activité ces dernières années, avec beaucoup de petites commandes et moins de moyennes séries, ce qui nous complique un peu la tâche. En effet les petites séries sont plus complexes à mettre en œuvre en termes d’assemblage et de montage.
Vos travailleurs suivent-ils une formation spécifique ?
Bien entendu, cette activité requiert un réel savoir-faire métier de la part des travailleurs. Ces dernières années, nous avons initié des programmes de formation en direction des jeunes pour les sensibiliser à ce métier peu commun et pas assez présent dans les centres d’apprentissages du secteur de l'enfance inadaptée. Ainsi, nous anticipons les prochains départs en retraite et nous évitons une perte de ce savoir-faire.
Les fêtes approchent, cela se traduit-il par une augmentation de vos commandes ?
Oui, notre carnet de commande est complet pour les fêtes de fin d’année. En revanche, le mois de janvier sera plus calme et nous en profiterons pour repenser nos articles et reconstituer le stock, en vue notamment d’un projet de stand au village de l’arrivée de la transat Québec-St Malo cet été.
Pour les gourmands, des paniers cadeaux du STPA
Les fêtes de fin d’année sont aussi synonymes de moments festifs partagés autour de produits du terroir accompagnés de substances liquides aux saveurs variées. L’Esat de Menilmontant propose des paniers cadeaux exclusivement composés de produits émanant du secteur du travail protégé. Morgane DE ZAN, commerciale de l’établissement, nous livre le secret de ses coffrets.
Depuis quelle date, l’Esat de Ménilmontant propose-t-il ces paniers cadeaux ?
Depuis un peu plus de dix ans, les premiers coffrets ayant été proposés en 2004 pour être précis.
Comment sont-ils composés ?
Ce sont des produits exclusivement élaborés en Esat que nous achetons et proposons sous forme de « vitrine ». Notre atelier de conditionnement s’occupe de la confection des paniers et coffrets gourmands, le client fait donc travailler le secteur protégé à toutes les étapes.
Il y a donc différents choix de panier ?
Que du sur mesure. Le client nous indique le nombre de pièces voulues, son budget, son contenu, ses impératifs de livraison et nous faisons les propositions correspondantes. Tout est donc possible, nous nous adaptons aux désirs du client : foie gras, tapenades, biscuits, miels, confitures…
Comment s’effectue vos choix de produits, avez-vous des contacts avec tous les établissements du secteur ?
L’activité étant en place depuis 2004, nous avons une liste d’établissements produisant de l’alimentaire que nous modifions au fil du temps. L’année dernière nous avons ajouté à notre gamme les produits de la Vie en Herbes, un établissement proposant des tisanes bio et aussi ceux des Terres Rousses, un établissement produisant notamment des tapenades. Je réajuste l’offre en fonction des demandes des clients et du succès des produits. Côté pratique, pour les biscuits par exemple, je ne peux les stocker trop longtemps car ils ont des dates de péremption un peu courte. C’est la raison pour laquelle j’aurais en stock toute l’année des conserves, du miel, des confitures ou encore du vin. En revanche, pour les fêtes, nous pouvons proposer tous les produits disponibles sur commande.
Nous devons aussi prendre en compte le lieu de livraison. Si nous livrons nous-même à Paris ou en proche banlieue, je peux proposer aux choix des paniers en osier ou des coffrets. Si le transport est assuré par Colissimo ou par transporteur, nous enverrons plutôt des coffrets avec plusieurs propositions : en imitation bois, en gris anthracite, en rouge ou en noir. Pour Noël nous proposons des coffrets en adéquation avec cette période : décorés d'étoiles ou de petites boules aux tons rouges, dorés…
Pour découvrir, choisir ou commander, où doit-on se rendre ?
Sur le site internet se trouvent quelques exemples de paniers. Le premier contact s’établit par courriel ou par téléphone, ensuite nous affinons avec le futur client ses desiderata puis en fonction des demandes nous constituons les paniers.
Pour en savoir plus : http://www.esatmenilmontant.com/