Démarche différenciée au pôle blanchisserie industrielle de l’association la Roche
L’association de La Roche, à travers les deux ESAT de Venissieux et Amplepuis dans le Rhône s’est spécialisée depuis près de 20 ans dans la blanchisserie industrielle. Une activité largement répandue dans le secteur adapté et protégé, mais pourtant rarement aussi concentrée et avec de telles capacités de traitement. Une démarche qui repose sur une logique de démarcation et de convergences.
Avec 85 travailleurs handicapés psychiques traitant plus de 4,5 tonnes de linge par jour, le pôle blanchisserie de l'association La Roche s'affiche clairement à volonté industrielle. Collectivités, hôpitaux, hôtellerie, grandes industries de type Total, SNCF, ERDF, EIFFAGE ou encore SANOFI, la carte de visite des Esat d'Amplepuis et de Venissieux laisse rêveur. En effet, en proposant collecte, lavage, location, finition, conditionnement, pliage et livraison de linge en quantité industrielle l'association inscrit sa prestation directement en concurrence avec le secteur privé. Tarifs et organisation le sont tout autant. « Nous sommes alignés sur les gammes de prix du privé et fonctionnons en activité continue, donc sans fermeture annuelle, ce qui est assez peu fréquent en ESAT et nous permet d'avoir des clients comme les hôpitaux » précise Jean-Michel Santt, responsable du pôle blanchisserie.
Pour autant, pour faire face à la concurrence des blanchisseurs privés, « qui traitent souvent 10 à 40 fois plus de linge par jour que nous » explique le responsable, les deux ESAT ont dû singulariser leur offre. Et cela passe par plus de services et de flexibilité. « Etre en ESAT nous permet par exemple de nous démarquer en proposant un pliage ou un conditionnement spécifique du linge. Nous pouvons également offrir un service de location ou de blanchissage et ainsi entretenir des articles atypiques de type toiles de tentes ou gaines de ventilations » annonce Jean-Michel Santt.
L'équipe Blanchisserie de l'asssociation de La Roche @association de La Roche |
A ces services s'ajoutent des délais de traitement courts et une proximité avec le client : « sur notre atelier de Venissieux, nous n'en avons que 60 mais connaissons parfaitement leurs besoins » insiste le responsable. Pourtant, et alors que le pôle blanchisserie couvre l'intégralité du département du Rhône, cette proximité s'avère parfois problématique, « les grands groupes raisonnent généralement au niveau régional » explique Jean-Michel Santt. C'est la raison pour laquelle les deux ESAT ont rejoint les sept autres membres du « Club des Blanchisseurs Rhône-Alpes/Auvergne », à l'instar du « Cercle du Propre » groupement des blanchisseurs privés lancé en réponse collective à la présence d'ELIS, géant de la blanchisserie industrielle sur tout le territoire. « Aujourd'hui, ce club fonctionne sur le partage de connaissances, le dépannage mutuel et nous offre la synergie recherchée explique Jean-Michel Santt. Cela nous permet de répondre à des appels d'offres sur des territoires plus larges avec une plus grande crédibilité en termes de capacité » ajoute-t-il.
Un maillage qui ne concerne pourtant pas toutes les activités de blanchisserie. En effet, alors que près d'un ESAT sur trois déclare en France une activité dans ce secteur, celles répondant aux critères de traitement industriel (volumétrie supérieure à 500kg/jour), de logistique, de respect de la norme d'hygiène RABC, et disposant d'outils de traçabilité ne sont qu'une centaine. Ils tentent aujourd'hui de se réunir dans une logique de convergence. Une réflexion a d'ailleurs débuté conjointement avec le GESAT autour de la création d'une marque partagée, à l'image de ce qui s'est déjà fait dans la restauration.
« Le but est maintenant d'aller vers quelque chose de plus structuré qui mette en avant notre offre de services, les compétences de nos travailleurs handicapés et qui montre que nous ne sommes pas uniquement des acteurs de proximité résume Jean-Michel Santt.
Ce serait une réponse envisageable aux reproches récurrents qui nous sont faits, c'est-à-dire un manque de clarté, de visibilité et donc de communication de notre offre » conclue-t-il.